Je verrai le ciel ouvert
Acte d'Etienne, martyr
une pièce de Juliane Stern
avec
Cédric Danielo, jeu
Louis-Jean Perreau conception musicale et violon
Mathieu Schmaltz, violon
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Agenda
2021
Création les 23 et 24 mai, Grand'Église, Saint-Etienne
Dimanche 30 mai, Collégiale Notre-Dame, Montbrison (42)
Mardi 1er juin, Théâtre Marcel Pagnol, Chazelles-sur-Lyon (2 représentations)
Vendredi 18 juin, Grand'Église, Saint-Etienne
Vendredi 10 septembre, église St Galmier, St Galmier (42)
Samedi 11 septembre, église St Jean-Baptiste, Pélussin (42)
Vendredi 17 septembre, église Notre-Dame, Feurs (42)
Vendredi 15 octobre, Castelcom de Anse (69)
Samedi 16 octobre, église du Sacré Cœur, La Terrasse, St Étienne
Dimanche 5 décembre, au Centre St Augustin, St Étienne
2022
Jeudi 7 avril, crypte de ND de Fourvière, Lyon
Vendredi 8 avril, crypte de ND de Fourvière, Lyon
Samedi 9 avril, crypte de ND de Fourvière, Lyon
Samedi 14 mai, Cathédrale St-Étienne, Bourges
Samedi 5 novembre, Ancienne Église, Le Bois d'Oingt (69)
Samedi 19 novembre / dimanche 20 / lundi 21, Église St Sulpice, Paris
Vendredi 25 / samedi 26 / dimanche 27, Église St Sulpice, Paris
2023
Dimanche 22 janvier, Maison de la Culture Le Corbusier, Firminy (42) (Paroisses de Saint-Martin-en-Ondaine et Sainte-Marie-en-Ondaine)
Samedi 28 janvier, Église Notre-Dame des Champs, Paris (Aumônerie des Grandes Écoles)
Vendredi 3 mars, Lissiaco, Lissieu (69) (Paroisse des 9 Clochers)
Mardi 14 mars, Collège et Lycée des Foyers de Charité, Châteauneuf de Galaure (26)
Samedi 29 et dimanche 30 avril, Eymoutiers et Esse (Paroisse Sainte Anne des Monts et Rivières)
Du vendredi 7 au samedi 29 juillet, FESTIVAL AVIGNON OFF (Théâtre Tremplin)
Un spectacle conçu pour être joué dans une église ou dans un temple. Il peut également être joué en extérieur, sur un parvis d’église, dans une salle paroissiale ou dans un théâtre.
Pour toute information vous pouvez joindre :
Claire Eloy
06 84 48 97 04 / theatrepneumatique@gmail.com
Un spectacle produit par Dominoprod,
licence d’entrepreneur de spectacle n° 2-1119909/3-1119910
Et soutenu par Telli Sabata, association culturelle à Charnay (69)
Deux articles consacrés au spectacle, dans la revue Limite, 24 déc 2021, ici en bas de cette page
et dans Paris Notre-Dame, 24 novembre 2022 en bas de cette page ou ici :
https://dioceseparis.fr/saint-etienne-un-coeur-simple.html
Un spectacle sur le premier acte de l'Église
Étienne sait ce qui l’attend, il sait comment tout cela va finir. Les accusations, le ciel ouvert, les pierres, le martyr. Il le sait bien. Mais avant cela, et puisque nous voilà présents, autour de lui quelques instants, il reprend le fil de sa vie : ce tissu de rencontres qui lui ont dévoilé le vrai visage du Christ. La scène donne corps aux mots de l’évangile, mais aussi à ce que les évangélistes n’ont pas écrit, ces blancs laissés entre les lignes où le réel prend du relief.
Un comédien endosse à lui seul les rôles d’Étienne et de tous les personnages qui surgissent, au fil de sa mémoire et dans cette ultime confrontation avec ses juges. Un violoniste partage avec lui la scène, créant une altérité qui sort du dialogue habituel et, en résonance avec la parole, un espace pour l’émotion et l’imaginaire.
Le dispositif scénique quant à lui va à l’essentiel : lumière et scénographie dessinent avec précision les espaces mis au jour par Étienne, et disent à leur façon l’intemporalité de son expérience.
Le diocèse de Saint-Étienne fête à la Pentecôte 2021 les 50 ans de sa création. Célébrer un jubilé est l’occasion de faire mémoire, de rendre grâce pour le chemin parcouru mais également d’envisager l’avenir. Quelle grâce de le faire avec saint Étienne, notre saint patron ! Une présence à la fois forte mais discrète et que nous souhaitions rendre plus proche et plus vivante. C’est tout l’enjeu de ce projet enthousiasmant qu’avec Juliane Stern et son équipe, notre diocèse a porté à l’occasion de ce jubilé et qui devrait lever un coin de voile sur un témoin magnifique de foi, d’espérance et de charité !
Mgr Sylvain Bataille, évêque du diocèse de St-Étienne
Note d'intention
Écrire sur Étienne c’est partir de rien et en même temps naviguer en haute mer : de rien parce qu’on sait très peu de choses sur Étienne, qui n’apparaît que dans deux chapitres des Actes des apôtres, occupés en partie par un très long discours. Ce que l’on apprend de lui tient en peu de mots : c’est un Juif helléniste, accusé de blasphème par le sanhédrin. Il a un visage d’ange, voit les cieux s’ouvrir, se fait lapider et meurt en pardonnant à ses agresseurs. Le récit est expéditif mais n’en a pas moins suscité une imagerie prolixe, jusqu’à de véritables œuvres d’art si l’on s’en réfère au tableau de Rembrandt ou aux vitraux de Chagall, à Metz, et une dévotion non moins féconde, et populaire. Tel est le premier paradoxe d’Étienne : la brièveté de son apparition dans le livre des Actes est à la mesure inversée de sa fécondité dans la culture chrétienne qu’il a contribué à faire naître.
Paradoxal Étienne, encore, parce qu’il est à la fois entièrement juif, pétri des rites et de la parole enseignée par les Rabbins, et en même temps héraut/héros d’une parole nouvelle inaugurée par les prêches de Jésus, et en cela, malgré sa perpétuelle jeunesse, il est parmi les ancêtres le plus vieux de tous. Étienne, enfin, au cœur de nos propres paradoxes : figé dans les statues de nos églises, saint, patron, porteur de cathédrale - et même d’un diocèse ! - premier martyr, premier diacre, premier chrétien... autant d’attributs qui pèsent lourd sur celui qui pourrait à lui seul condenser l’élan vital et radical du livre des Actes, comme le bois léger de la flèche que nous voudrions suivre des yeux !
Par tous les moyens que nous offre le théâtre, j’ai tenté de recueillir au berceau de l’Église la sève de ce jeune ancêtre pour l’Église d’aujourd’hui, une Église de 2000 ans sans cesse travaillée par le désir de naître. L’écriture et la mise en scène emmènent le spectateur sur les pas des premiers chrétiens, faisant descendre Étienne de son socle de pierre, lui donnant l’occasion de se tenir, vivant, devant nous. Les mots comme les blancs de l’Écriture ont ouvert un espace idéal pour la scène : la place qu’Étienne a occupé devant le sanhédrin, celle d’un orateur et d’un visionnaire seul face à tous, dans le risque de la parole et le saisissement du Ciel ouvert.
Juliane Stern
Conception musicale
Le répertoire pour violon seul n’est pas infini, mais il regorge de petites pépites comme de pièces devenues connues du grand public. Le but ici était de partir de musiques moins facilement identifiables au premier abord, afin qu’elles n’attirent pas le spectateur trop loin du texte. Les sonates d’Ysaÿe s’imposent de fait assez vite, tout comme de très courts extraits de celles de Bartok.
En résonance avec Ysaÿe, des extraits de Nigun d’Ernest Bloch, improvisation yiddish, venant appuyer les soupirs et les respirations du texte parlé. Enfin, Jean-Sébastien Bach, inévitable lorsqu’on parle de violon seul et de spiritualité ou de religion, apparaît d’abord au travers d’une citation d’Ysaÿe puis dans une de ses propres sonates. Il ne s’agit pas ici d’un concert bien sûr (ce sont donc de larges extraits), mais d’un véritable dialogue avec le texte parlé, et avec le comédien lui-même.
Louis-Jean Perreau
Scénographie
On a tout enlevé : pas de colonnes, pas d’autel, pas de moulures, pas de vitraux, même le très beau tableau de St-Étienne peint par Rembrandt est mis de côté. Une économie de la pauvreté, à l’école d’Étienne, qui abandonne tout pour le Christ. Demeurent 6 tabourets et des surfaces de feutres, grises. Mais les tabourets vivent par la force de conviction du comédien, ils sont paniers ou pilori, et les feutres sont chatoyants et chaleureux quand ils sont caressés par les lumières des projecteurs. Avec eux, les tabourets découpent l’espace, font voler les oiseaux et tomber les pierres, et conduisent Étienne des buissons de la campagne aux murs du Temple puis au terrain vague de la lapidation, d’une Jérusalem à l’autre.
il s’agit de ne pas faire d’Étienne-le-premier-diacre un pseudo-prêtre qui aurait ici sa chaire toute prête. Il faut au contraire offrir aux spectateurs une possible concentration, un temps détaché du réel, un temps de contemplation.
Jean Stern
« Je verrai le ciel ouvert », une pièce sur le martyr Etienne.
par Ambroise Tournyol du Clos | 24 Déc 2021 | Revue Limite
"Quand j’aurai vu le ciel s’ouvrir
à la fin du spectacle
l’instant d’après, (…)
La violence aura éteint quelques étoiles, la nuit se sera assombrie,
et il nous faudra avancer à tâtons,"
Aujourd’hui, comme il y a deux mille ans, à Jérusalem, le martyre d’Etienne se prolonge dans chaque eucharistie, et en toute vie qui s’en nourrit, et la nuit retombe sur nous qui avons entrevu un bout de ciel, et qui poursuivons notre marche vaille que vaille, à tâtons. Juliane Stern aurait pu user son énergie dans la reconstitution d’un récit pittoresque. Sur une scène simple et sobre, elle a choisi plutôt de confier à la parole poétique le pouvoir d’évoquer une époque, un homme dont on sait si peu de choses, les tâtonnements d’une âme. Sans rien omettre des sons et des odeurs des collines plantées de térébinthe, de la présence romaine, des coutumes juives ou de l’accent galiléen, Juliane Stern nous dévoile le mystère d’une âme, qui pourrait être encore la nôtre et interroge notre rapport à l’Incarnation et à la Rédemption.
Dans un décor d’une grande sobriété, où des panneaux de feutre gris composent l’esplanade du Temple, un seul acteur tient tour à tour tous les rôles. Identifié au Maître, aux côtés duquel il trône désormais par son martyre, il est capable de se mettre à la place de chacun et d’envisager le combat spirituel sous tous ses angles. Il est Etienne bien sûr, celui d’avant, jeune et facétieux, puis, d’une scène à l’autre, celui d’après, grave et sentencieux. Mais il partage aussi la posture courbée et malicieuse d’un vieil Amos inventé par l’auteure, la sagesse de Gamaliel, la gestuelle empêchée du Simple, la méchanceté aveugle de la foule, la superbe de Paul, le cynisme du sanhédrin, l’impassibilité de Pierre, l’autorité du Christ, l’interrogation inquiète des spectateurs. Tous sont réunis en un seul acteur et en un seul acte parce que l’humanité traverse un seul et même drame : comment retrouver l’image de Dieu, que "le vent a froissé" ?
Cette unité n’altère d’ailleurs en rien le sens chrétien de la personne. Chacun est unique, mais c’est dans la mesure même où il se laisse connaître par le berger, qu’il trouve son visage propre. Etienne fait subir à Paul l’énumération poétique des cent moutons, du bélier fou à la brebis galeuse, en passant par celle qui "compte les moutons pour s’endormir". Il y trouve une autorité nouvelle : "Écoute encore !", lance-t-il à celui qui semble tout savoir. Et ce dénombrement qui conduit à la dernière brebis « infidèle et ingrate et mauvaise » le bouleverse et le place sur le chemin de la conversion. Sur la ligne de crête entre l’Ancien et le Nouveau Testament, Etienne passe de la nostalgie du paradis perdu à la promesse exigeante du salut qui passe pour tous par l’expérience de la miséricorde :
"exténué il se penche, de toute sa hauteur descend, s’agenouille, se répand sur le
sol comme un pauvre, se râpe le visage contre la terre, tend les bras, ouvre les
mains et la soulève.
Toutes les autres, une par une, oui, mais pas celle-là !
Toutes les autres, mais celle-là, non.
Qui est-il pour me demander ça ?"
Les atermoiements d’Etienne ont leur propre musique. Le violoniste, qui passe d’un bord à l’autre de la scène, enrichit ce dialogue intérieur des suites de Bach et des sonates d’Ysaÿe. Leurs notes traduisent la respiration d’une âme qui connaît comme nous tous la joie, l’espérance et la crainte. La vie chrétienne est un bricolage précaire, habité par la grâce, comme ces tabourets gris-verts, couleur du doute et de l’espérance, qui s’empilent et se réajustent sans cesse pour composer une charrette, la croix du Christ, mais aussi un habile et légitime refuge pour l’acteur, dont la performance verbale est une fidèle image de notre existence surchargée et complexe.
La pièce se nourrit aussi d’un souffle poétique fécond qui, au creux des assonances, des métaphores et des synesthésies, indique combien l’espérance est incarnée, combien le monde est chargé de sens dans ses détails les plus concrets, combien le ciel est donné ici-bas à qui veut bien le voir et le contempler, "car ce qui n’a ni commencement ni fin n’en finit pas de s’ouvrir impatiemment."
La conversion d’Etienne et celle du spectateur – car le théâtre est toujours, quand il est pris au sérieux, affaire de conversion – naît dans la relation à l’autre. C’est la passion du Simple, traîné et humilié à travers les rues de Jérusalem, et la contemplation de ses stigmates ("la paume transpercée par le fer") qui ouvrent le cœur d’Etienne. La rencontre du Messie fait le reste qui tient son autorité de son geste contre les marchands du Temple, de sa Parole ("Détruisez ce temple") et enfin de son anéantissement : "Ils lui ont donné la place du Simple sur le trône. Dans ce corps avachi. Sous ce visage tuméfié. Crépi de crachat. Couronné d’épines. Etienne reconnaît Jésus." Le martyre, qui fait d’Etienne un nouveau Christ, achève ce passage de l’Ancienne à la Nouvelle Alliance, du Temple de pierre, interdit à tous, au Temple de chair, avec "son corps entrebâillé" où chacun peut entrer. Le ciel s’ouvre, non plus à la manière païenne du templum, carré d’augure impersonnel censé nous garantir contre un avenir incertain, mais sur la présence d’un Visage qui s’offre et qui, dans l’écroulement d’Etienne, fait "taire la fin de tout". Nous savons que cette chute n’est que le commencement de l’éternité. Puisque le Verbe s’est fait chair, la chair sauvée, n’est-elle pas appelée à retrouver le Verbe ?
Saint Étienne, un cœur simple
Isabelle Demangeat @LaZaab
Article extrait de Paris Notre-Dame du 24 novembre 2022
Commandée par le diocèse de Saint-Étienne pour son jubilé en 2021, la pièce Je verrai le Ciel ouvert est donnée à Paris jusqu’au 27 novembre. Elle raconte, dans une langue poétique et romanesque, l’histoire du premier martyr chrétien : saint Étienne. Une vraie, et très jolie, prouesse d’écriture et de jeu.
Bien rangées, côte à côte, l’une contre l’autre, des sandales en cuir noir, attendent, côté jardin, brides à moitié ouvertes. Elles attendent que les spectateurs prennent place face à elles. Mais surtout que son propriétaire les enfile. Justement, il arrive, pieds nus, cheveux noirs ondulant autour de son visage sérieux et grave. Mais il met du temps à les enfiler. Le personnage tient à prévenir son auditoire. "Dans quelques instants [il] verra le Ciel ouvert" (Ac 7, 56). Dans quelques instants, les Cieux s’ouvriront. "Seront-ils plus beaux que les Cieux fermés ?" Par un procédé de mise en abyme, le ton est donné : la mort, qui sera ici jouée, le sera dans un mouvement poétique et lyrique. Elle le sera pour donner à voir la vie intérieure qui a habité celui qui sera mis à mort. Après avoir enfilé ses sandales, il apparaît alors, "l’âme emportée, le front curieux" : saint Étienne.
Un mélange entre fiction et réalité
Monter un spectacle sur le premier martyr était une vraie gageure. Pas de biographie, peu de références, même au sein des Évangiles, si ce n’est ses propos lors de sa lapidation et l’un de ses discours. Et pourtant, c’était une demande de Mgr Sylvain Bataille, évêque de St-Étienne (Loire). Pour les 50 ans de son diocèse fêtés en mai 2021, il souhaitait qu’un spectacle vivant retrace la vie, en l’actualisant, du patron de son diocèse. Juliane Stern, auteur dramatique et professeur de théâtre au lycée, en Rhône-Alpes, a relevé le défi. Et a choisi, selon ses propres mots, de donner une place aux "blancs laissés entre les lignes où le réel prend du relief". Ainsi, saint Étienne devient cet enfant qui, à 7 ans, assiste à la lapidation d’un "simple" aux "doigts courts" ; il devient un oiseleur qui use ses armes aux côtés d’un vieux sage, Amos. Il est aussi ce juif hellénisé biberonné à l’enseignement du rabbin Gamaliel qui se laissera toucher quelques années plus tard par les paraboles d’un fameux Galiléen...
Ce mélange entre fiction et réalité fonctionne très bien. Le texte, ciselé, empli d’allitérations et de métaphores, oscille entre poésie, traits d’esprit et narration, et donne une matière linguistique riche et évocatrice. Cette finesse, sur la langue, se retrouve de la même manière sur scène. Le comédien Cédric Danielo, revêt tour à tour et avec grand talent, les personnages qu’il interprète : Amos, Étienne ou encore le "simple" … Accompagné par le violoniste Mathieu Schmaltz, dans une mise en scène sobre et très juste, il donne à voir l’élan, pur et entier, qui conduit saint Étienne à interroger son monde et à suivre le Christ. Sans effets de manche, ni envie de convaincre. Saint Étienne est avant tout un cœur pur, un cœur simple. Il meurt, pieds nus. Ses sandales, bien rangées, sur le côté.